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Themes: Geography, Society
Sunday, November 13, 2011

Dans le monde, 20% des séismes ayant une magnitude supérieure à six ont lieu au Japon. Ces dix dernières années, le Japon a subi plus de 200 séismes de ce genre. Auparavant, les Japonais croyaient que les séismes avaient pour origine un poisson-chat nageant sous la surface de la Terre. Cependant, après des années d’études, on comprit qu'un grand nombre de séismes au Japon résultaient de problèmes au niveau des plaques tectoniques. Dans la région de Tokai, trois plaques tectoniques se rejoignent, provoquant des tremblements de terre majeurs tous les cent à cent-cinquante ans. Avec des années d’expérience, les Japonais ont développé d'ingénieux systèmes de réduction des dégâts afin d’être prêt lors des catastrophes naturelles.

Depuis le séisme de Kanto en 1923, où plus de 100 000 personnes trouvèrent la mort ou disparurent, le 1er septembre est la journée nationale de la prévention des catastrophes naturelles, et les écoles organisent des exercices d’évacuation. Une annonce est faite aux étudiants, les prévenants qu’un tremblement de terre a eu lieu, ils ont donc pour consigne de se cacher sous leur bureau pour se protéger des chutes d’objets. Dès que la fin du séisme est annoncée, les étudiants sont évacués à l’extérieur des bâtiments. Les élèves japonais ont toujours des cagoules de protection sous leur chaise prêtes à l’emploi. Au National Diet Building à Tokyo, des cagoules sont aussi placées sous la chaise de chaque représentant élu afin de les protéger contre les éclats de verre en cas de tremblement de terre.

Il existe par ailleurs de nombreuses mesures de prévention dans la majorité des maisons japonaises, comme des sangles pour maintenir les meubles, des attaches pour retenir la télévision contre le mur, ou un kit de survie avec tout le nécessaire en cas de séisme. Ainsi, les mesures de réduction des dégâts sont profondément ancrées dans la vie de tous les jours.

De plus, de nombreuses techniques architecturales ont été développé afin d’éviter l’effondrement des bâtiments. En 1662, un séisme a frappé Kyoto et en a détruit la majorité. Cependant, certaines constructions en bois ont survécu à ce puissant tremblement de terre. L’une d’elles était le temple de Nishi Hongwaji. En 1998, sa restauration révéla le secret de sa résistance aux déformations. Il s’est avéré que cette capacité était due à la flexibilité du bois et à l’aménagement des nombreuses colonnes supportant le toit, permettant au bâtiment d’éviter tout dégât important. Les méthodes traditionnelles japonaises sont alors restées la pierre angulaire de leur architecture innovante.

Une énorme vague, connue sous le nom de tsunami, peut être provoquée par un séisme. En 1854, un tremblement de terre d’une magnitude supérieure à huit frappa la préfecture de Wakayama, déclenchant un gigantesque tsunami. Goryo Hamaguchi vit un nuage dans le ciel après ce séisme majeur, et comprit que quelque chose allait arriver. Il monta sur un terrain élevé et mit le feu aux champs menant au sanctuaire afin d’attirer l’attention des villageois dans l’obscurité. Bien que le village fût rasé par le tsunami, il réussit à évacuer une grande partie des habitants. Afin de protéger de nouveau son village, Hamaguchi décida d’investir grâce à ses propres fonds dans la construction d’une digue. Avec l’aide de 1300 habitants portuaires, une imposante digue de 900 mètres de long et de 4.5 mètres de haut fut construite quatre ans après le séisme. Ce fut la première digue dans le monde à être construite pour se protéger des tsunamis. Environ 100 ans plus tard, en 1946, le séisme Showa Nankai frappa le village. Cette digue protégea le village de la destruction. Aujourd’hui, ce petit village de pêcheurs s’est développé et compte désormais plus de 8000 habitants.

Le gouvernement japonais s'est également engagé à transmettre ses connaissances dans le domaine des séismes aux pays étrangers. Ils ont rédigé un manuel sur les tsunamis et l'ont traduit en neuf différentes langues asiatiques. Cependant, dans le cas de catastrophes naturelles majeures, l’aide du gouvernement n’est pas suffisante et il est nécessaire de faire appel à des activités volontaires de soutien.

Des centaines de milliers de volontaires se sont mobilisées lors du séisme de Hanshin en 1995 qui tua plus de 6000 personnes. Les nouvelles de cette tragédie firent le tour du monde et l’esprit de bénévolat traversa les frontières. Aujourd’hui, de nombreux bénévoles japonais vont en Chine pour aider les villages à se reconstruire après un séisme. L’un des aspects les plus importants du bénévolat est de fournir non seulement un support financier, mais une aide émotionnelle. Par exemple, certains bénévoles japonais roulent pendant des heures pour aller écouter des victimes de catastrophes naturelles dans des villages chinois. Ils ont appris suite au séisme de Hanshin qu’écouter les victimes est très important dans ce genre d'événements. Chaque victime a une voix, et n’importe qui peut les aider en riant ou pleurant avec eux, ce qui est un des meilleurs remèdes contre les blessures psychologiques.

Les séismes ne peuvent être évités. Au Japon, il y a plus de 2000 tremblements de terre par an qu’il est possible de ressentir physiquement. Cependant, du fait que le Japon a déjà subi des séismes fréquents et dévastateurs, le pays a évolué en une nation consciente de l'importance de se préparer et de maîtriser des techniques innovantes afin de prévenir et de minimiser les dégâts causés par les tremblements de terre. Si le taux de criminalité très faible du Japon en fait le pays le plus sûr au monde, les catastrophes naturelles en font le pays le plus dangereux de la planète.

Crédits photos :

Written by Raphael

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